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Petit poisson des chenaux (prononcer
"chno"):
Poulamon, ou petite morue, semblable à l'éperlan, que l'on pêche sous la glace des rivières gelées.
Les Indiens le connaissaient
déjà et selon la légende, la pratique de la pêche au petit
poisson des chenaux - le poulamon - remonte à l'époque de la colonisation
vers 1677. Déjà à cette époque, des cultivateurs avertis
profitaient de la pêche miraculeuse de Noël.
Il fut longtemps pêché sur
les eaux du fleuve St-Laurent à la hauteur de La Pérade, mais
surtout dans la région de Trois-Rivières. d'où il tire son nom
de "poisson des chenaux". En effet, à l'embouchure de
la rivière St-Maurice. à l'endroit ou la rivière rejoint le
fleuve St-Laurent, des îles divisent le St-Maurice en trois
parties, d'où le nom des Trois-Rivières. Le poulamon était
alors capturé dans le chenal de chaque branche du St-Maurice,
d'ou le surnom "poisson des chenaux".
Encore aujourd'hui, les touristes remarquent aux
Trois-Rivières le "boulevard des Chenaux", endroit
magnifique qui tire son nom de l'époque ou le petit poisson y
était abondant.
Malheureusement le progrès et l'industrialisation éloignèrent
le Poulamon de la région de Trois-Rivières, et bientôt il migra
vers des eaux plus propices à sa survie.
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Les régions de Batiscan et particulièrement de Ste-Anne de
la Pérade devinrent alors des endroits privilégiés pour assurer
le renouvellement de l'espèce.
L'histoire plus récente du poulamon à Ste-Anne-de-la-Pérade commence plutôt
à l'hiver 1939.
Un Péradien travaillait un jour à couper des blocs de glace pour
les glacières de ce temps lorsqu'il aperçu quelques poissons folâtrant
sur le fond de sable. Au fil des ans,
plusieurs gens construisirent quelques cabanes.
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Les petits poissons firent parler d'eux dans
le voisinage, puis leur réputation gagna les centres
éloignés. Comme les routes étaient fermées l'hiver,
alors on venait à la pêche de partout par le chemin de fer du
Canadien Pacifique.
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L'accueil était très pittoresque, on allait
chercher les visiteurs en traîneaux à chiens.
Il est à remarquer qu'à cette époque, tout était fait à la
main, les outils électriques et à à essence n'existant pas
encore. Cette tradition se continue encore aujourd'hui, et
malgré la modernisation, l'oeil averti remarquera
le génie inventif dans les
différents objets qui servent à
rendre notre séjour plus agréable, à partir des
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lignes à
pêche, faites sur mesure expressément pour le poulamon,
jusqu'aux traîneaux spéciaux pour déménager les
"cabanes" en passant par des échelles montées
sur skis pour agencer le filage électrique dont sont dotés
les chalets, sans oublier les toilettes chauffées et les
restaurants transportables eux aussi, car il faut libérer
la glace à la fin de la saison et tout réinstaller à la
saison suivante. |
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Dans les années 1960, l'accès routier
amélioré facilita l'accessibilité. La renommé dépassa les
frontières et depuis les années 1980, on parle de la
"Capitale mondiale du poisson des chenaux" partout dans
le monde.
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C'est nickel (merveilleux)
d'être dans une maison (cabane) de prendre une bière et une clope
(cigarette) et de prendre du poisson par le plancher.
Textuellement, voilà la réaction de copains de Suisse suite à leur
expérience inoubliable.
Le soir, c'est tout un spectacle
que de voir, du haut du pont qui enjambe la rivière Ste-Anne, ce
village de petites maisonnettes multicolores étalées sur la rivière
sur une distance d'un demi kilomètre. Si on se rapproche on voit
s'activer, par les fenêtres, les mordus de cette pêche ou des
personnes en quête de divertissements. Dans le silence de la campagne,
on entend le rires, les exclamations de joie, c'est la fête.
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Les filets
de fumées qui s'échappent de chaque chalet, les automobilistes qui
circulent lentement, les gens qui déambulent par plaisir et qui
visitent d'autres pêcheurs, les enfants qui profitent des patinoires
aménagées et de la glissoire, l'omniprésence de la neige et de la
glace, sont d'autant d'éléments qui composent un décor unique et
créent un effet magique incomparable. Cette scène de soirée d'hiver
sur la rivière Ste-Anne, qui tient un peu de l'irréel, saisit le
visiteur d'une impression réconfortante, se croyant pour un instant
l'observateur privilégié d'un tableau imaginaire animé. |
Sources: |
Association des pourvoyeurs de
Ste-Anne-de-la-Pérade.
Le Nouvelliste
La Presse
L'écho de Louisseville
Le Soleil |
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